récit de résidence
par Virginie
Durant une semaine, nous avons peint dans les grottes troglodytes des pêcheurs Brahim, Atik, Bouba et MBarak sur la côte de Massa, à 1h d'Agadir. Ces grottes, ce sont leurs refuges, leurs lieux de partage et de convivialité, leurs logements aussi pour certains d’entre eux. Pour ma part, c’est chez Atik que j’ai pu exprimer ma créativité. Un pêcheur dont la sensibilité et la discrétion m’ont touchée en plein cœur dès nos premiers échanges de regard.
Cette grotte, je l'ai nommée "Entre Ciel et Terre".
J’ai voulu qu’elle soit un lieu de spiritualité, un refuge invitant à la pause et à l’introspection, à l’observation de la vie et du temps qui passe. Un lieu d’apesanteur et de rêverie où la sérénité, l’harmonie et la poésie ne feraient plus qu’un.
Dans cette grotte, je parle de chemin de vie, de doutes face aux décisions à prendre lorsque le cœur et le mental sont en désaccord, du temps qui passe et qui nous façonne, d’éternité, de liberté, de connexion humaine et d’amour (toujours !).
Je me suis inspirée des marins et pêcheurs qui, lorsqu’ils sont perdus dans les profondeurs de l’Océan, regardent vers le ciel et scrutent les étoiles pour retrouver leur chemin. Je nous invite ainsi à faire un pas de côté et à changer de perspective face aux méandres de la vie.
Ce travail artistique n’aurait pas été possible sans l’aide précieuse de Yassine, Ayoub, Brahim et Mehdi que je remercie sincèrement sans oublier Atik qui m'a accordé sa confiance.
Durant ce séjour, nous avons été marquées par des rencontres humaines qui n’auraient jamais pu avoir lieu autrement. Nous avons plongé dans une culture de partage, de fêtes et de joie. Nous nous sommes imprégnées de la lumière vibrante, des couleurs éclatantes, des odeurs sucrées et épicées, des sourires généreux des Marocains.
Nous avons été accueillies dans leur intimité et invitées à partager des moments de leur vie quotidienne tels que hammam, dîner entre femmes, cérémonie du thé pour n’en citer que quelques-uns.Je garde précieusement tous ces souvenirs au creux de mon cœur et je n'oublie pas les mots si justes de Brahim : "Lorsque tu peins, n'oublie pas de t'amuser".